GESTION ÉCOLOGIQUE DE L'EAU


La gestion écologique de l'eau est un aspect indissociable du développement durable et de la vie tout court. La qualité actuelle de notre eau, polluée dans nos rivières et nos nappes phréatiques d'une part et en conséquence surchlorée et oxydée au robinet, démontre un éco-bilan global de gestion de l'eau très négatif actuellement.

Pourtant, il est toujours possible, et c'est devenu le cas pour des centaines de personnes qui le démontrent aujourd'hui dans leur quotidien, de passer à un éco-bilan positif par des actes très simples et à la portée de tous. C'est juste une question de choix conscient. Il est possible de valoriser l'eau de pluie et d'avoir à disposition, chez soi, une eau parfaitement saine. Il est possible de ne plus souiller l'eau avec nos excréments en utilisant des toilettes sèches. On profitera, par surcroît, d'un terreau de qualité pour la terre. Et enfin, il est possible de recycler les eaux grises de lavage avec des techniques très simples, naturelles, esthétiques, comme des bassins filtres à plantes aquatiques, de jolies mares, des bosquets d'arbres, etc...Cette eau recyclée, de qualité baignade, permet mille usages et notamment d'arroser le jardin.

Actuellement, les filtres plantés, parfois appelés lagunages à macrophytes, sont des techniques utilisées en France depuis peu d'années. Ces systèmes se sont surtout développés pour le collectif parce que, sur le plan légal, le collectif a des obligations de résultats et non de moyens. Par contre, les systèmes autonomes des particuliers sont soumis à la loi de 96 qui ne reconnaît pas les filtres plantés comme systèmes autorisés. De nombreux systèmes expérimentaux ont pu néanmoins être mis en place grâce à l'ouverture d'esprit et au partenariat de certaines DDASS, communautés de communes, etc...

1. Les citernes d'eau de pluie


L'eau de pluie est vivante, elle n'est pas calcaire, pas chlorée, elle n'a pas séjourné pendant des km dans des tuyaux. Pour tout cela, on a tout intérêt à l'utiliser. Entre autres, elle est bien meilleure pour la santé, on consomme 3 à 5 fois moins de produit nettoyant en utilisant de l'eau de pluie qu'avec l'eau du robinet, surtout si elle est très calcaire. Et si on utilise moins de produit nettoyant, il est plus facile d'assainir cette eau en aval.

Pour récupérer l'eau de pluie pour l'usage domestique, la toiture doit être en ardoise ou tuile ; éviter les revêtements goudronnés, ainsi que les toits végétaux qui chargent l'eau en bactéries. Dans la région toulousaine où la pluviométrie annuelle est de l'ordre de 600 mm, 40 m² de toiture permettent de récupérer environ 20 m³ d'eau de pluie, ce qui est largement suffisant pour 2 personnes équipées de toilettes sèches.

Il est préférable d'avoir des gouttières en zinc, même si l'idéal est la terre cuite.

La citerne doit être placée au nord du bâtiment pour que l'eau ne chauffe pas en été. On peut disposer des galets au fond de la citerne pour dynamiser l'eau. Les galets ont été roulés pendant des milliers d'années dans des rivières bien vivantes et communiquent cette vitalité à l'eau de la citerne.

Il suffit ensuite d'un filtre général de 10 microns pour obtenir une eau parfaite pour l'usage domestique. Un autre filtre, à osmose inverse, ou charbon céramique (Bactopur par exemple) est ajouté au point d'eau potable.

2. Les toilettes sèches


C'est un enjeu crucial pour le devenir de l'humanité que de promouvoir l'usage de la toilette sèche en France et dans les pays en voie de développement où des épidémies dévastatrices n'ont pas d'autre origine que les eaux souillées par les déjections humaines. Le docteur Manoj Nadkarni montre comment la norme “tout-à-l'égout” pour les villes entraîne des pollutions énormes pour les rivières indiennes car le manque d'argent empêche de financer des systèmes d'épuration. De plus, l'incitation à s'équiper de toilettes à chasse d'eau, comme emblème de la modernité, entraîne un refus pour une grande partie de la population d'un modèle alternatif comme les toilettes sèches, considéré comme rétrograde.

Le numéro 17 de La Maison écologique (octobre-novembre 2003) présente un article sur la première conférence internationale sur les toilettes sèches qui vient d'avoir lieu en Finlande. Cette revue diffusera prochainement un grand dossier sur les toilettes sèches.

Nos déjections sont toujours constituées d'azote, de phosphore et de carbone. Ces éléments ont des cycles terrestres et doivent être rendus à la terre pour l'enrichir. En plus de l'énorme gaspillage d'eau engendré, c'est donc un non-sens écologique sans précédent que de mêler des déjections humaines ou animale à l'eau. Cette mauvaise gestion de la matière organique est la source de bien des dégradations de nos écosystèmes aquatiques et de nos eaux souterraines, et un manque à gagner désastreux pour nos sols maintenant en voie de désertification. La toilette sèche a entièrement sa place dans le concept global de développement durable.

Une toilette sèche se différencie d'une toilette à chasse d'eau par le fait qu'elle n'utilise pas d'eau. A la place, on recouvre les déjections d'une litière sèche généralement carbonée. Tout ce qui est disponible localement convient : sciure de bois, copeaux, paille ou foin séché et broyé, chanvre en paillettes, balle d'avoine... Certaines personnes utilisent aussi de la terre végétale.

Le marché grandit pour les toilettes sèches, surtout dans les pays nordiques et anglo-saxons en raison de la pression environnementale et des économies d'eau substantielles engendrées. Il y a donc une multitude de marques, surtout étrangères, qui sont prêtes à envahir le marché français dès que nous aurons dépassé nos tabous et révisé nos notions très discutables de confort dans ce domaine. La plupart de ces toilettes sèches restent des modèles relativement coûteux et consommateurs d'énergie mais certaines ont le grand avantage de pouvoir être utilisée en ville.

Pour que l'utilisation d'une toilette sèche soit accessible à tous Eau Vivante (Association nationale loi 1901 pour la promotion d'une gestion écologique de l'eau domestique) a décidé, dès 1997, de promouvoir le principe de la toilette à litière biomaîtrisée mise au point par Jozsef Orszagh, une toilette que chacun peut se fabriquer à peu de frais. Cette toilette est plus facile à utiliser à la campagne bien qu'on puisse sans problème l'utiliser en ville (3 à 4 m² de jardin suffisent).
 

3. L'épuration des eaux usées domestiques par bassins de plantes aquatiques


Les stations d'épuration classiques ne traitent ni les nitrates présents dans l'urine, ni les phosphates présents dans les matières fécales. Elles ne traitent généralement pas plus de 40% des effluents et sont donc basées sur la capacité des rivières à s'auto-épurer. Elles sont chères à construire et à faire fonctionner (électricité, en grande partie nucléaire comme chacun sait).

Les systèmes classiques d'épuration individuels (fosse septique puis épandage ou filtre à sable) ont une durée de vie limitée à cause du colmatage, 10 ans maximum pour l'épandage, 8 ans maximum pour le filtre à sable, voire 2 ans seulement en terrain argileux.

Les bassins de plantes aquatiques offrent une alternative écologique, économique, durable et esthétique. Le principe est simple : les bactéries aérobies (qui ont besoin d'oxygène et ne dégagent pas de mauvaises odeurs) transforment les matières organiques en matière minérale assimilable par les plantes. En retour, les plantes aquatiques fournissent de l'oxygène par leurs racines aux bactéries.
 

Les avantages de ces systèmes d'assainissement autonomes sont importants :
Comme inconvénients, on pourrait apporter les éléments suivants :

 

4. Sources :


Joseph Orszagh
information générales et expertises
Université de Mons-Hainaut
Faculté des Sciences
19, avenue V. Maistriau
B-7000 MONS
Tél. : +32 65 37 33 71 Fax : 30 54
Joseph.Orszagh@umh.ac.be

TOILETTES DU MONDE
15, avenue Paul Laurens
26110 NYONS
Tél : 04 75 26 29 98 Fax : 19 02
toilettedumonde@free.fr

EAU VIVANTE
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